Le commerce des esclaves s’il a toujours existé a pris une ampleur sans précédent à l’initiative des Européens qui ont étendu à presque toutes les contrées de l’Afrique principalement dans la région subsaharienne du continent. On estime à 18 millions le nombre d’esclaves déportés vers les Amériques. À l’approche de la commémoration pour la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, nous vous proposons un retour sur quelques dates marquantes concernant la révocation de l’esclavage.
Le XIXe siècle, le siècle des grandes décisions
Mai 1802
Nonobstant la volonté de certains pays européens comme le Danemark à abolir l’esclavage, la France peine à changer ses habitudes. Au contraire, le roi Bonaparte rétablit l’esclavage par décret malgré la rébellion et la répression violentes dans les îles guyanaises et guadeloupéennes.
Janvier 1804
Qu’importe ses multiples arrestations, le général Toussaint Louverture favorisera par sa révolution l’indépendance d’Haïti. Cette dernière deviendra la première république noire du monde.
Trois ans plus tard, la fin de la traite négrière sera votée en Angleterre.
De 1814 à 1815
À travers le Traité de Paris, la France promet d’abolir la traite des esclaves. Pourtant, la nation française consentira toujours au voyage des navires négriers dans les faits. Pendant ce temps, les grandes puissances européennes s’engagent à mettre fin à l’esclavage.
Avril 1818
Pour accompagner cette décision, la France décrètera une loi qui abolit la traite des Noirs. Cette loi sera remise à l’ordre du jour en 1827 et en 1831.
De 1821 à 1847
Cette période longue de plusieurs années a vu naitre l’abolition de l’esclavage dans de nombreux pays d’Amérique latine. Le Pérou, le Chili, le Costa Rica, la Bolivie, le Mexique, l’Uruguay et même certaines colonies britanniques et suédoises des Antilles pour ne citer que ceux-là tireront un trait définitif sur l’esclavage.
Avril 1848
En France, il aura fallu attendre le 27 avril de la même année pour que l’on puisse dire définitivement adieu à la traite des esclaves. La promulgation de ce décret aura lieu sous l’impulsion de Victor Schœlcher, sous-secrétaire d’État aux colonies.
Mai, août et décembre 1848
L’année 1848 sera celle de l’émancipation des Antilles françaises. Ainsi, le décret d’abolition de l’esclavage sera promulgué respectivement en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane et sur l’île de la Réunion. L’année suivante, une loi indemnisera les anciens propriétaires d’esclaves d’une somme équivalant 120 millions de francs français.
Le XXe siècle, l’abolition de l’esclavage en Asie
De 1909 à 1962
L’abolition de l’esclavage en Europe a eu de grands retentissements sur l’ensemble de la planète. En Asie particulièrement, la fin de l’esclavage se fera progressivement. Dès 1909, la Chine sera la première à y mettre fin. Au fil des ans, l’Afghanistan, l’Irak, l’Iran, le Koweït, le Qatar, l’Arabie Saoudite et le Yémen se rangeront au côté de leurs alliés occidentaux sur la question de l’esclavage.
Le XXIe siècle, l’ère des réparations
Les années 2000
L’esclavage a créé un impact énorme aussi bien sur le plan physique et émotionnel des descendants d’esclaves. Dans le cas des Noirs, la douleur sera plus profonde. Ce sentiment se justifie d’ailleurs par le fait que les pays esclavagistes rechigneront pendant longtemps à reconnaitre l’abomination de cette activité. Ce n’est qu’en 2001 que la France instaurera une loi de reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Cet exploit est dû à Christiane Taubira.
L’année 2004 sera définie comme celle de la lutte contre l’esclavage et de son abolition.
Enfin, en 2005, nous aurons droit le 2 décembre à la journée internationale pour l’abolition de l’esclavage.
Au regard de ce récit historique datée concernant l’abolition de l’esclavage, on constate que la fin de cet asservissement ne s’est pas faite sans batailles et résistances. La suppression définitive de l’esclavage a été réalisée progressivement et a abouti à la proclamation de nombreuses républiques partout dans le monde. Cet état des choses est un rappel sans cesse de notre vigilance à ne pas soumettre les plus faibles sous le poids de la domination, et ce en dépit de l’émergence de l’esclavage moderne. Voici alors en quelques mots, ce que l’on peut retenir de la chronologie de l’abolition de l’esclavage.